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Qu'est ce qu'un mur en pisé ?
Le pisé est une technique de construction traditionnelle utilisée dans le monde entier (rammed earth, tapia). En France, elle est largement répandue, en particulier dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes sous l’influence de François Cointeraux. Dès la fin du XVIIIe siècle, cet architecte-inventeur publie de nombreux écrits pour une architecture rurale économique, saine et durable ou il décrit et théorise pour la première fois la technique du pisé.
Il s’agit de venir compacter de la terre humide couche par couche entre deux banches en bois à l’aide d’un outil appelé pisoir ou pisou.
Cette méthode ne nécessite qu’un outillage réduit et facilement fabricable, complètement adapté au monde rural de l’époque. La matière première : la terre, est à disposition directement sur le site en dessous de la couche de terre végétale. L’ensemble du mur repose sur un soubassement maçonné (galets, pierres, briques) afin d’éviter les remontées capillaires dans la terre très sensible à l’excès d’eau. Les banches sont ensuite installées et la terre, sans ajout, peu y être compactée. Seuls des renforts d’angles en chaux, en briques ou en pierre et des lits de chaux réguliers entre chaque banche permettent d’anticiper l’érosion prématurée du matériau et lui donne une durée de vie de plusieurs siècles.
Les deux guerres mondiales où beaucoup d' artisans qualifiés moururent, et la montée en puissance du béton, beaucoup plus rapide en mise en œuvre et plus industrialisée, marquent la fin de la prospérité du pisé dans les années 1950.
Aujourd’hui cette technique connait un renouveau pour des aspects écologiques et esthétiques. Même si le matériel de mise en œuvre s’est modernisé avec l’utilisation de banches métallique plus légères et de fouloirs pneumatiques, cela reste un réel savoir-faire traditionnel.
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